L’hygiène et l’asepsie, des principes fondamentaux pour la sécurité des patients en chirurgie esthétique

 

La chirurgie esthétique et reconstructive est une discipline médicale qui vise à améliorer l’apparence physique des patients, que ce soit pour des raisons esthétiques ou pour réparer des séquelles de malformations, de traumatismes ou de maladies. Elle regroupe des interventions variées, comme la rhinoplastie, l’augmentation mammaire, la liposuccion, la greffe de cheveux, la chirurgie des paupières, la chirurgie du visage, la chirurgie de la silhouette, la chirurgie des brûlures, la chirurgie des fentes labio-palatines, la chirurgie des malformations congénitales, etc.

 

Ces interventions, qu’elles soient réalisées sous anesthésie locale ou générale, en ambulatoire ou avec hospitalisation, présentent des risques potentiels pour la santé des patients, notamment le risque infectieux. En effet, la chirurgie esthétique et reconstructive implique des effractions cutanées, des manipulations de tissus, des implants ou des greffes, qui peuvent être à l’origine de contaminations par des micro-organismes pathogènes, comme des bactéries, des champignons, des virus ou des parasites. Ces contaminations peuvent entraîner des complications graves, comme des infections locales, des infections généralisées, des rejets, des nécroses, des cicatrices inesthétiques, voire des décès.

 

Pour prévenir ces complications, il est indispensable de respecter les principes d’hygiène et d’asepsie, qui visent à empêcher l’introduction, la prolifération et la transmission des micro-organismes lors des actes de chirurgie esthétique et reconstructive. Ces principes reposent sur des mesures de prévention, de contrôle et de surveillance, qui concernent aussi bien le patient, que le personnel soignant, que l’environnement et le matériel. Dans cet article, nous allons détailler ces mesures, qui sont essentielles pour garantir la sécurité et la qualité des soins en chirurgie esthétique et reconstructive.

 

Les mesures de prévention du risque infectieux

 

Les mesures de prévention du risque infectieux visent à réduire le risque de contamination avant, pendant et après l’intervention. Elles comprennent :

 

  • L’évaluation du risque infectieux individuel du patient, qui consiste à recueillir ses antécédents médicaux, à réaliser un examen clinique et des examens biologiques, à dépister d’éventuelles infections ou portages de germes, à vérifier son statut vaccinal, à prescrire un traitement préventif si nécessaire, et à lui donner des conseils d’hygiène et de préparation avant l’intervention.

 

  • La préparation cutanée du patient, qui consiste à lui faire prendre une douche antiseptique la veille et le jour de l’intervention, à raser la zone opératoire si besoin, à appliquer un antiseptique sur la peau avant l’incision, et à protéger la plaie avec un pansement stérile après l’intervention.

 

  • La prophylaxie antibiotique, qui consiste à administrer au patient un antibiotique adapté au germe le plus susceptible de provoquer une infection, à une dose et à un moment précis, en fonction du type et de la durée de l’intervention, et à renouveler la prescription si nécessaire, selon les recommandations en vigueur.

 

  • L’hygiène des mains du personnel soignant, qui consiste à se laver les mains avec de l’eau et du savon ou à les désinfecter avec une solution hydro-alcoolique, avant et après tout contact avec le patient, le matériel ou l’environnement, et à porter des gants stériles lors des actes invasifs.

 

  • Le port d’une tenue vestimentaire adaptée par le personnel soignant, qui consiste à porter une blouse, un masque, une coiffe, des lunettes et des chaussures propres et réservés à l’usage professionnel, et à changer de tenue en cas de souillure ou de sortie du bloc opératoire.

 

  • Le respect des règles d’asepsie lors des actes invasifs, qui consiste à utiliser du matériel stérile ou à usage unique, à éviter tout contact avec des éléments non stériles, à limiter les allées et venues dans le bloc opératoire, à maintenir un champ opératoire propre et sec, et à surveiller la durée de l’intervention.

 

Les mesures de contrôle du risque infectieux

 

Les mesures de contrôle du risque infectieux visent à détecter et à traiter les éventuelles contaminations pendant et après l’intervention. Elles comprennent :

 

  • La surveillance clinique du patient, qui consiste à évaluer régulièrement son état général, sa température, son pouls, sa tension artérielle, sa respiration, son état de conscience, et à examiner sa plaie, sa cicatrice, son implant ou sa greffe, à la recherche de signes d’infection, comme des rougeurs, des douleurs, des gonflements, des écoulements, des saignements, des fistules ou des abcès.

 

  • La surveillance biologique du patient, qui consiste à réaliser des prélèvements sanguins, urinaires, cutanés ou autres, selon les cas, pour rechercher la présence de germes, de marqueurs inflammatoires, d’anticorps ou d’antigènes, et à effectuer des cultures, des antibiogrammes, des sérologies ou des tests moléculaires, selon les techniques disponibles.

 

  • Le traitement des infections, qui consiste à administrer au patient un antibiotique adapté au germe identifié, à une dose et à une durée appropriée, en fonction de la gravité et de l’étendue de l’infection, et à réaliser des soins locaux, comme des nettoyages, des drainages, des pansements, des ablations ou des révisions, selon les besoins.

 

  • La déclaration des infections, qui consiste à signaler aux autorités sanitaires compétentes les infections associées aux soins, notamment celles qui sont graves, inhabituelles, résistantes ou épidémiques, afin de permettre leur surveillance, leur analyse et leur prévention.

 

Les mesures de surveillance du risque infectieux

 

Les mesures de surveillance du risque infectieux visent à évaluer et à améliorer les pratiques d’hygiène et d’asepsie en chirurgie esthétique et reconstructive. Elles comprennent :

 

  • L’audit des pratiques, qui consiste à observer et à mesurer le respect des recommandations et des protocoles en matière d’hygiène et d’asepsie, à l’aide d’outils spécifiques, comme des grilles d’observation, des questionnaires, des indicateurs ou des check-lists, et à comparer les résultats obtenus aux objectifs fixés.

 

  • Le retour d’information, qui consiste à communiquer les résultats de l’audit aux acteurs concernés, à analyser les écarts, les causes et les conséquences, à proposer des actions correctives ou préventives, et à évaluer leur efficacité.